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PédiatrieLa constipation chez le nourrisson
La constipation chez le nourrisson

La constipation chez le nourrisson

Il s’agit d’une difficulté à l’évacuation des selles.

L’appréciation de ce symptôme est parfois difficile car elle doit tenir compte de l’âge de l’enfant et de son régime alimentaire !

L’évaluation de la constipation du nourrisson repose sur l’interrogatoire, qui doit faire préciser la réalité de ce symptôme car bien souvent nos attentes en tant que parent sont trompeuses.

Il importe d’éliminer au préalable une origine organique à la constipation mais le plus souvent de simples mesures diététiques suffisent.

Cette constipation peut arriver :
  • dès la naissance, ou lors du sevrage
  • lors de la diversification alimentaire (introduction des fruits et légumes)
  • au moment de l’apprentissage du contrôle sphinctérien si une trop grande pression est mise pour l’apprentissage de la propreté (attention aux effets psychologiques)
  • en fonction du régime alimentaire en cours, d’éventuelles mesures thérapeutiques entreprises, diététiques et/ou médicamenteuses instituées.

Chez le nouveau-né et le petit nourrisson

S’il est allaité

Allaité au sein, devant un transit réduit à une selle par jour ou tous les deux jours, on pense souvent à une constipation du nourrisson, ou parfois à une insuffisance de lactation, et un risque de « sous-alimentation » du nourrisson. En fait, la constatation d’une réduction du nombre de selles est fréquente devant ce régime « sans résidus » et doit être considérée comme une simple variation de la normale, qui ne nécessite aucune mesure particulière si la courbe de poids est correcte.

Pour rappel, un bébé allaité ne va faire que très peu de selles, car le lait maternel est idéal et comporte peu de résidus: presque tout part dans le métabolisme et les urines. Donc une selle tous les 5 ou 6 jours chez un bébé allaité peut être tout à fait normal.

S’il est nourri avec du lait infantile

Il faut vérifier un certain nombre « d’erreurs » ou de méconnaissances dans la composition des laits qui peuvent conduire à une inadaptation du régime au transit de l’enfant :

– Respecter la dilution d’une cuillère-mesure de poudre de lait pour 30 ml d’eau;

– Pas d’apport de « farine » traditionnellement donnée par certaines familles dans l’idée d’un complément calorique ou d’une amélioration de la satiété

– Vérifier des apports en eau suffisants, notamment lorsque les besoins sont augmentés (été, épisodes de fièvre, troubles digestifs).

L’analyse plus fine du type de lait apporté à l’enfant peut être un élément d’orientation devant une constipation du nourrisson :

– la diminution de la teneur en lactose de certains laits et l’utilisation de laits « acidifiés » réduisent la fermentation intestinale et peuvent participer à la constipation

– une proportion plus importante de caséine par rapport aux protéines solubles peut favoriser chez certains nourrissons la survenue d’une constipation et le choix d’un autre lait peut suffire à la correction

– l’épaississement des laits, pour lutter contre les régurgitations, peut également jouer un rôle sur le transit.

Le traitement repose essentiellement sur ces corrections diététiques « à la carte » et quelques mesures plus générales :

– l’arrêt de toute manoeuvre locale intempestive telle que l’introduction répétée d’un thermomètre ou l’utilisation de suppositoire comme mode d’administration de médicaments

– l’apport supplémentaire d’eau en situation de besoin (été, fièvre) sous forme de soluté de réhydratation orale permettant un apport d’électrolytes adapté

– une eau fortement minéralisée pour la préparation des biberons peut être temporairement utilisée.

Chez le nourrisson plus grand

Lors de la diversification, d’autres erreurs alimentaires sont à évoquer :

– si l’apport de lait ou de produits laitiers est associé à la possibilité de diarrhée au cours des premiers mois de vie (apport de lactose supérieur aux capacités intestinales du nourrisson), ce n’est plus vrai après où, au contraire, la haute teneur en calcium peut favoriser le durcissement des selles

– l’apport de fibres, nécessaire à la formation d’un bol fécal plus volumineux et plus hydraté, est souvent délaissé au profit de glucides et de féculents qui ne sont « constipants » que parce que utilisés à leur place

– les jus de fruits sont recommandés, mais ceux qui sont commercialisés n’apportent aucune des qualités supposées (fibres quasi inexistantes, teneur en vitamine C réduite car détruite à la lumière) et apport de sucres important. Les jus de fruits frais (orange pressée) sont à privilégier.

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